Le massacre des animaux gestants

Cet article, traduit d’un texte de VIVA!, relate la situation au Royaume-Uni mais cela vaut pour partout ailleurs…

Vies gaspillées : le massacre des animaux gestants

Source : Viva !

À combien peut-on estimer le nombre d’animaux gestants qui sont tués ?

 Le DEFRA (Département britannique de l’Environnement, de l’Alimentation et des Affaires rurales) affirme ne voir aucune raison de comptabiliser le nombre d’animaux gestants abattus. Cependant, un article scientifique publié par la British Cattle Veterinary Association [1] [BCVA – Association britannique des vétérinaires consacrée au bétail] révèle que 150 000 vaches gestantes sont envoyées à l’abattoir chaque année. Au moins 40 000 d’entre elles touchent au terme de leur gestation et portent des veaux qui pourraient être aptes à survivre hors du ventre maternel.

Pourquoi les vaches gestantes sont-elles abattues ?

 90% des vaches sont des laitières et la majorité des agriculteurs n’ont même pas remarqué leur gestation. Dans l’enquête menée par la BCVA, 50,9% d’entre eux pensaient que la vache n’était pas gestante tandis que 27,3% ont déclaré qu’ils ne savaient pas. La stérilité est le plus fréquemment invoquée pour faire tuer un animal, suivie de la présence d’une mammite (gonflement douloureux des mamelles qui affecte souvent les vaches laitières) et, enfin, la vieillesse. Ainsi, certaines vaches sont-elles envoyées à l’abattoir parce qu’on les soupçonne d’être stériles alors qu’en réalité elles sont enceintes. Dans le cadre des mesures de lutte contre l’ESB, les vaches laitières âgées de plus de 30 mois doivent être tuées et incinérées. Le système de compensations financières ne fait qu’encourager le massacre de vaches gestantes : les animaux expédiés sur les marchés aux bestiaux sont pesés vifs et l’éleveur est indemnisé au kilo. Si l’animal est gestant, il touchera donc plus d’argent..

Comment ces animaux sont-ils tués ?

Aucune réglementation particulière n’a été mise en place pour protéger les animaux gestants dans les abattoirs. Viva ! a pu filmer ce qu’il s’y passait et mener une enquête approfondie sur l’industrie de l’abattage au Royaume-Uni. Nous avons découvert que les méthodes d’étourdissement sont souvent inadaptées et que très souvent les animaux reprennent conscience tandis qu’on les saigne à mort.

Chaque année, 5 millions de moutons étourdis par décharge électrique se réveillent avant que la saignée ne les ait tués.

En l’espace d’un an, 1,8 million de cochons étourdis de la même manière se réveillent avant de mourir.

244 800 cochons par an sont mal étourdis et ne perdent pas du tout conscience.

Chaque année encore, jusqu’à 230 000 bovins ne sont pas correctement étourdis par le pistolet d’abattage. Ils devront donc subir la douleur d’un coup de pistolet à la tête, puis se verront infliger un second tir ou seront saignés alors qu’ils sont toujours conscients.

Est-ce que les animaux non nés souffrent lorsque leur mère est abattue ?

Le vétérinaire en chef de la RSPCA [Société royale pour la prévention de la cruauté envers les animaux] explique que « le problème lorsque l’on tue une brebis à un stade avancé de sa gestation, c’est que si elle reçoit un coup à la tête, le fœtus ne meurt pas immédiatement comme la mère, et ce sera pour lui une mort prolongée et assez horrible. »

Après avoir été étourdis, les animaux sont saignés puis laissés se vider de leur sang pendant 20 secondes (pour les moutons et les cochons) et 30 secondes (pour les bovins). Interrogé sur ce qu’il se passe lorsqu’une vache gestante est abattue, le professeur Donald Broom (spécialiste du bien-être animal à l’Université de Cambridge) a donné cette réponse : « L’étourdissement et la saignée tueront la vache. Le veau mourra aussi, mais un peu plus tard – il faut sans doute compter entre 30 et 90 secondes. » Ce qui signifie que le fœtus serait toujours en vie tandis que l’on découpe les pattes avant, la tête et peut-être la peau de sa mère.

Personne ne sait avec certitude à quel moment précis meurent les fœtus. Il est possible qu’ils soient toujours vivants lorsque l’on éventre leur mère.

Gabrielle Meurer, membre du Collège royal des chirurgiens vétérinaires et qui a dans le passé travaillé officiellement dans les abattoirs britanniques, témoigne que « ce qui se passe en ce moment-même dans les abattoirs est tout simplement scandaleux. Parfois, lorsque ces créatures sont en train de saigner à mort sur la chaîne où elles sont pendues, on peut voir les veaux qu’elles portaient donner des coups de pied dans le ventre de leur mère. En tant que vétérinaire, je ne suis pas censée intervenir. Officiellement, les veaux qui ne sont pas encore nés n’existent pas. Je devais juste regarder les bras croisés, sans faire d’histoires. Cela m’a brisé le cœur. J’avais l’impression de commettre un crime. J’ai quitté à la fois le Service de l’hygiène de la viande et le pays – tant j’étais déçue et écœurée. »

Y a-t-il une législation en vigueur visant à protéger les animaux gestants et leurs fœtus ?

Normalement, il est interdit de transporter des animaux s’ils sont susceptibles de mettre bas pendant le trajet. Et pourtant, des militants de Viva ! ont déjà filmé des animaux accouchant en plein marché alors qu’on s’apprêtait à les charger vers l’abattoir. L’article de la BCVA montre également que des vaches gestantes sont régulièrement abattues alors qu’elles en sont au troisième trimestre de leur gestation.

Il n’existe aucune réglementation qui protège les animaux non encore nés dans les abattoirs, même s’ils ne sont plus qu’à quelques jours de la naissance.

Membre du Collège royal des chirurgiens vétérinaires, Christopher Day estime que « l’abattage régulier, au Royaume-Uni, d’animaux en état de gestation reconnu devrait être frappé d’illégalité sans plus tarder, pour des raisons éthiques. Dans ce pays, nous nous flattons d’agir avec compassion envers les animaux. Cette pratique est en complète contradiction avec cette prétendue compassion. »

Que devient le fœtus ?

D’après le DEFRA, « l’utérus et le fœtus mort sont envoyés en même temps que les abats blancs pour transformation en déchets d’abattoir, s’ils proviennent d’animaux gestants âgés de moins de 30 mois au moment de l’abattage. Toute matière provenant d’animaux âgés de plus de 30 mois (ce qui concerne la majorité des vaches abattues) doit être mise à part, marquée d’une teinture jaune et détruite par un double processus de transformation en farine puis d’incinération. »

Le gouvernement a-t-il pris des mesures pour mettre un terme au massacre ?

Lorsque Viva ! a demandé ce que le gouvernement prévoyait de faire pour empêcher que tant de vaches gestantes soient envoyées à l’abattoir, la réponse du DEFRA fut : « Selon nous, l’abattage de vaches gestantes ne pose pas de problème de bien-être animal… Nous ne pensons pas qu’il y ait nécessité de développer de nouvelles mesures légales pour protéger le bien-être des vaches gestantes ou des veaux dans le ventre de leur mère. »

Il est toutefois précisé que « des méthodes efficaces de détection de la gestation permettraient de diminuer le risque d’envoyer à l’abattoir des animaux gestants. » Le Département examine actuellement des propositions de modification de la réglementation en vue d’autoriser pour le bétail une échographie rectale qui serait pratiquée par du personnel non vétérinaire formé et compétent ainsi que par des chirurgiens vétérinaires.

Le DEFRA examine ces propositions depuis plus de trois ans. Des rapports de réunion révèlent que « le corps vétérinaire ainsi que certaines associations de protection des animaux ont exprimé leur crainte que cette procédure, si elle venait à être pratiquée par des personnes n’ayant ni formation ni diplôme vétérinaire afin de détecter les cas de gestation chez le bétail, puisse nuire au bien-être animal. Des techniques invasives de ce genre sont susceptibles de causer de graves blessures, comme une perforation de la paroi rectale. »

Plus d’informations sur le site de Viva!

Une enquête de l214 publiée début novembre 2016 dénonce les mêmes pratiques, notamment dans l’abattoir de Limoges qui exécute chaque semaine 1000 bovins et 1500 ovins.

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[1] GH Singleton et al, « A survey to establish why pregnant cows are culled », BCVA, Edinburgh 1996

 

 

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