Commentaires de Pro Anima suite à la diffusion de FAQ d’Aventis Pharma Belgique et Luxembourg

Tous les textes en italique sont extraits du site d’Aventis Pharma.
La réponse de Pro-Anima vient immédiatement après.
Les FAQ d’Aventis commencent ainsi :

Expérimentation animale : Questions-Réponses
(www.aventispharma.be)

Voici une liste des questions les plus fréquemment posées sur le comment et le pourquoi des essais biomédicaux dont les animaux font parfois l’objet. Ces essais ne représentent pas uniquement une obligation légale, ils sont également indispensables dans le cadre du développement de médicaments sûrs pour l’Homme et l’animal.

 

Pourquoi doit-on utiliser des animaux pour la recherche biologique et médicale ? Pour 4 raisons fondamentales :

L’utilisation des animaux reste incontournable. En effet, les méthodes alternatives telles que les cultures de cellules et les modèles mathématiques ne fournissent qu’une réponse limitée et ne peuvent en aucun cas remplacer un être vivant qui est beaucoup plus complexe.

Aucun scientifique digne de ce nom n’oserait prendre le risque de procéder à une expérimentation directe sur l’Homme sans disposer au préalable d’informations obtenues chez l’animal. Par exemple, aucun vaccin contre le sida ne sera utilisé chez l’Homme sans avoir été au préalable étudié chez l’animal.

L’utilisation des animaux a été dans le passé à la base de très nombreuses découvertes (c’est en utilisant le chien que Pasteur a découvert le vaccin contre la rage). De nos jours, elle reste essentielle pour assurer les progrès qui restent à faire dans la compréhension des maladies et le traitement efficace des malades.

L’utilisation des animaux a été et restera indispensable pour assurer les progrès nécessaires aux traitements des animaux de compagnie et d’élevage.

Source : « Expérimentation animale », AGIM.

Réponse de Pro Anima :

« L’utilisation des animaux reste incontournable. » : Cette phrase, très couramment prononcée par les chercheurs qui utilisent les animaux n’est qu’une affirmation. Elle représente donc une opinion et non une preuve. On a le droit d’avoir une opinion contraire, surtout si on peut l’étayer sur des preuves, comme on le verra plus loin.

« Les méthodes alternatives ne fournissent qu’une réponse limitée et ne peuvent en aucun cas remplacer un être vivant qui est beaucoup plus complexe. » Il faudrait déjà s’entendre sur ce qu’on appelle « limitée ». Toute expérience fournit forcément une réponse limitée. Il se trouve, pourtant, que l’étude d’une substance chimique sur des cellules en culture fournit des réponses très précises sur l’effet de cette substance, sur les mécanismes mis en jeu pour l’assimiler, la transformer, l’éliminer. Les tests de toxicologie sur animaux ne peuvent prétendre à un tel degré de précision.

Un être vivant est beaucoup plus complexe, certes ! Raison de plus pour prendre avec une grande précaution les résultats obtenus sur un animal, système très complexe, en vue de les appliquer à l’humain, système tout aussi complexe ET différent. Pour appliquer à l’homme des résultats obtenus sur un animal, il faudrait d’abord avoir fait la preuve que l’homme et cet animal ont une physiologie identique. Sur quoi se fondent les chercheurs qui expérimentent sur l’animal et déclarent que le résultat est valable pour l’humain ?

Il serait intéressant qu’ils répondent à cette question car, au contraire, il est possible de démontrer qu’aucune espèce animale ne peut être le modèle biologique d’une autre. Cette démonstration repose sur un raisonnement qu’aucun scientifique compétent ne saurait contredire : une espèce animale étant définie par son isolement reproductif dû son patrimoine génétique unique, le nombre et la structure de ses chromosomes, de ses gènes, du contrôle et de la régulation de leur expression diffèrent de ceux des autres espèces, donc ses protéines diffèrent aussi, donc ses fonctions biologiques diffèrent aussi.

Constater que tel médicament a eu le même effet sur un humain et sur tel animal ne peut se faire qu’après observation des deux résultats. La première expérience ne permettant pas de prédire le résultat de la seconde. De plus, même si le résultat immédiat paraît semblable chez les deux espèces, il peut devenir différent, voire opposé à long terme (maladies chroniques, cancer, démences…).

« L’utilisation des animaux a été dans le passé à la base de très nombreuses découvertes. » Peut-être. Cela ne prouve pas que l’utilisation des animaux était nécessaire à ces découvertes, qui auraient peut-être pu être réalisées autrement. De plus, nous ne sommes plus dans le passé, la biologie a fait quelques progrès qu’il ne serait pas très scientifique d’ignorer…

« De nos jours, elle reste essentielle pour assurer les progrès qui restent à faire dans la compréhension des maladies et le traitement efficace des malades. » Ceci, encore une fois, n’est qu’une affirmation. Nous demandons à ceux qui la formulent de prouver en quoi l’expérimentation animale reste essentielle. Nous pourrions les soupçonner d’ignorer les progrès des trente dernières années, les techniques de pointe qui existent dans tous les domaines et, en comparaison desquelles l’expérimentation animale est comme le silex comparé au bistouri électrique.

« L’utilisation des animaux a été et restera indispensable pour assurer les progrès nécessaires aux traitements des animaux de compagnie et d’élevage. » Mais si, l’auteur est capable de logique ! A condition, bien sûr, d’appliquer à chaque espèce animale les études faites sur leurs congénères et de ne pas vouloir donner à un chien un remède de cheval…

Quels sont les progrès majeurs de la médecine humaine et vétérinaire qui ont pu être obtenus grâce à l’expérimentation animale ?Il existe une liste impressionnante d’exemple de progrès en médecine humaine et vétérinaire, accomplis grâce à l’expérimentation animale.

On peut principalement citer :

    – la mise au point de nombreux vaccins (rage, poliomyélite, diphtérie, rubéole, variole, oreillons, rougeole, hépatites A et B) ;

    – la maîtrise de techniques chirurgicales réparatrices (chirurgie à cœur ouvert, …) ou des greffes d’organes (reins, cœur, foie, pancréas,…) ;

    – la découverte du rôle de l’insuline dans le diabète, du rôle du cholestérol dans les maladies cardio-vasculaires ;

    – le développement de nombreux médicaments ;

    – la mise en évidence de la responsabilité de l’amiante dans l’apparition des cancers ;

    – le traitement de nombreuses formes de cancers, des leucémies, de la maladie de Hodgkin,…

Tous ces progrès majeurs de la médecine et de la biologie ont contribué à réduire la mortalité infantile et à doubler en moins d’un siècle notre espérance de vie.

Source : « Expérimentation animale », AGIM.

Réponse de Pro Anima :

« impressionnante » : on est obligé de croire sur parole, puisque les progrès cités ne sont que six. On peut aussi être impressionné par les 20 000 décès par an du fait d’effets secondaires de médicaments pourtant longuement testés sur des animaux.

« progrès en médecine humaine » : encore faudrait-il vérifier qu’il s’agit bien de progrès. Les vaccins, par exemple, puisqu’ils sont cités en premier, ont entraîné de nombreux effets secondaires (scléroses en plaque, autisme sont fortement soupçonnés d’être provoqués par des vaccinations inopportunes) et leur utilisation est très controversée. De plus, certains (polio) continuent à être produits sur des animaux, malgré les effets secondaires (cancers dus à des contaminations par SV40, un virus oncogène du singe) et alors qu’il existe d’autres techniques pour les fabriquer.

En ce qui concerne la chirurgie, certains chirurgiens disent que, au contraire, le fait d’avoir appris à opérer des animaux n’a fait que compliquer l’apprentissage des techniques chirurgicales sur l’homme. D’après le Dr Ray Greek, médecin anesthésiste aux Etats-Unis (et consultant pour divers sites Internet), 85 des 126 écoles de médecine de ce pays ont abandonné l’utilisation d’animaux. Il n’existerait plus que 2 écoles de médecine à ne pas proposer un enseignement sans animaux. Les premiers patients du Professeur Barnard ayant reçu une transplantation cardiaque n’ont guère eu le temps de le remercier… Les progrès sont venus des immunosuppresseurs, qui ne doivent rien aux modèles animaux.

Les effets secondaires des médicaments produits de nos jours, tous testés sur les animaux, sont la quatrième cause de mortalité dans les pays occidentaux : 20 000 morts (1,3 million d’hospitalisations, une sacrée facture pour la sécurité sociale !) en France tous les ans (chiffres donnés par le Ministre de la santé en personne, M. Bernard Kouchner, cité dans Le Monde du 13 novembre 1997). Anciennement, les médecins connaissaient les propriétés thérapeutiques de nombreuses plantes, un savoir acquis sans le recours à l’expérimentation animale et qui était loin d’entraîner les hécatombes actuelles.

Le rôle de l’amiante, comme celui du tabac, dans l’apparition de cancers pouvait entièrement être déduit d’études épidémiologiques. L’utilisation d’animaux n’a fait que retarder la mise en place de mesures visant à interdire ou limiter l’usage de ces produits.

« Tous ces progrès majeurs de la médecine et de la biologie ont contribué à réduire la mortalité infantile et à doubler en moins d’un siècle notre espérance de vie. » La mortalité infantile décroît partout où l’on améliore les conditions de vie et d’hygiène. Ce phénomène n’a rien à voir avec l’expérimentation animale.


Quels types d’animaux utilise-t-on pour la recherche biologique et médicale ?
Les souris, les rats et autres rongeurs représentent plus de 90% du nombre total des animaux impliqués dans les études de recherche biologique et médicale. Les chats, les chiens et les singes constituent moins de 1% de ce total, le reste étant constitué pour l’essentiel par les oiseaux, les poissons,…

Ces animaux proviennent d’élevages spécialisés, officiellement déclarés au ministre de l’Agriculture et agrées par lui. Ces centres d’élevage sont contrôlés par les agents de l’Inspection générale des services vétérinaires de son ministère.

Source : « Expérimentation animale », AGIM.

Réponse de Pro Anima :

« Les chats, les chiens et les singes constituent moins de 1% de ce total » : Sur plus de 3 millions d’animaux utilisés par an en France (Le Quotidien du médecin, 2 octobre 2003, p16), 1% représente quand même plus de 30 000 animaux.

90% des animaux sacrifiés sont donc assez éloignés de nous, puisque chacun conviendra que les souris, rats et autres rongeurs ne sont pas les animaux dont la physiologie est la plus proche de la nôtre. Quand on sait que même des expériences faites sur le chimpanzé donnent un résultat différent de la réponse humaine, on peut s’interroger sur l’intérêt de sacrifier des millions de rongeurs.

« Ces animaux proviennent d’élevages spécialisés, officiellement déclarés au ministre de l’Agriculture et agrées par lui. » : D’après le Quid 2002, p214, les animaux sont « fournis par 1000 voleurs et 300 élevages officiels et « fournisseurs occasionnels » ». Le Quotidien du médecin du 2 octobre 2003 fait allusion aux « quelques rares ponctions que ces élevages [de primates] sont parfois obligés d’effectuer en milieu sauvage (2% environ du total) ».Le même journal cite Geneviève Perrin-Gaillard, du groupe d’étude de l’Assemblée nationale consacré à l’animal, qui déclare « il faut plus que jamais poursuivre les contrôles, y compris dans les facultés de médecine qui pourraient ne pas être à l’abri des trafics de chiens ».


Pourquoi les chercheurs préfèrent-ils avoir recours à des animaux provenant d’élevages spécialisés et officiellement déclarés ?
Les animaux provenant d’élevages spécialisés répondent à des exigences génétiques et sanitaires bien définies. Ainsi les chercheurs peuvent disposer de groupes homogènes d’animaux de qualité permettant d’obtenir des résultats scientifiques plus précis et plus fiables. Ceci évite la répétition des essais de recherche et limite, in fine, le nombre d’animaux impliqués.

Le fait que ces élevages soient officiellement agrées assure aux chercheurs une transparence et un contrôle des procédures d’élevage (fournisseurs, personnel, registres officiels,…).

Source : « Expérimentation animale », AGIM.

Réponse de Pro Anima :

« les chercheurs peuvent disposer de groupes homogènes d’animaux » : cela diffère encore plus des conditions naturelles. Ces chercheurs travaillent sur des lots d’animaux tous pareils et veulent appliquer leurs résultats à des humains, différents de ces animaux et différents entre eux ? Un même médicament peut avoir des effets secondaires graves pour une personne et être bien toléré par une autre. Tout scientifique devrait tenir compte de la variabilité du vivant et non pas établir des protocoles expérimentaux qui se restreignent à de petits groupes d’individus.

Par ailleurs, par exemple, la susceptibilité aux cancérigènes de la lignée de souris C3H est cent fois supérieure à celle de la lignée C57B1 : on peut faire dire n’importe quoi et son contraire à de tels « modèles ».


Qu’est-ce qu’un animal transgénique et pourquoi l’utilise-t-on en recherche biomédicale ?
Les animaux transgéniques (essentiellement la souris) sont des animaux dont le patrimoine génétique a été modifié de façon à obtenir des modèles biologiques pertinents reproduisant une maladie humaine déterminée :

    – soit par l’introduction d’un ou plusieurs gènes entraînant l’apparition de la maladie à étudier, ce qui permet de tester les médicaments appropriés,

    – soit par la suppression d’un gène permettant d’analyser les conséquences biologiques de cette perte.

Certaines pathologies humaines sont en effet difficiles à étudier car elles ne possèdent pas d’équivalent spontané chez l’animal ; toutefois, elles peuvent être reproduites chez les animaux transgéniques.

Il devient alors possible, grâce à ces derniers, de mieux comprendre le mécanisme de certaines maladies comme la mucoviscidose, la maladie d’Alzheimer, les myopathies,… et d’en rechercher les traitements spécifiques.

Source : « Expérimentation animale », AGIM.

Réponse de Pro Anima :

« Les animaux transgéniques (essentiellement la souris) sont des animaux dont le patrimoine génétique a été modifié de façon à obtenir des modèles biologiques pertinents reproduisant une maladie humaine déterminée » : C’est loin d’être aussi simple. Le fait d’introduire dans les cellules d’une souris un ou une poignée de gènes humains, parmi 30 ou 40 000 gènes de souris, et de les faire s’exprimer par la machinerie cellulaire de la souris, « humaniserait » biologiquement cette souris ? La revue Science, vol 278, n° 5340, p1041, cite le cas d’une souris à laquelle il manque le gène APC, condition qui peut entraîner un cancer du côlon chez l’homme. Cette souris, d’après l’auteur, développe un début de maladie semblable à la maladie humaine mais qui progresse différemment, épargnant le foie, ce qui n’est pas le cas chez l’homme. D’autres exemples sont donnés où une mutation chez la souris d’un gène censé être équivalent du gène humain entraîne des types de tumeurs différentes.

« l’introduction d’un ou plusieurs gènes » est un processus que l’expérimentateur ne contrôle pas. Le gène se fixe là où il veut et peut entraîner l’inactivation d’autres gènes, son produit peut interagir avec le produit d’autres gènes, de sorte que l’on ignore tout du mécanisme mis en jeu dans la pathologie observée sur l’animal modifié de la sorte. Cela peut, certes, donner un animal rendu malade mais le mécanisme moléculaire à l’origine des symptômes observés peut être totalement différent du mécanisme en jeu chez l’humain souffrant naturellement de la maladie, même si les symptômes observés dans les deux cas sont similaires. Un médicament est une molécule. Il va donc interagir avec les molécules produites par l’individu. Il n’est donc pas logique de chercher à développer des médicaments sur un modèle dont les interactions entre molécules diffèrent peut-être totalement de ce qu’elles sont chez l’humain.
Mucoviscidose, Alzheimer, myopathies n’existent pas chez les animaux. On perd du temps à étudier, chez ces derniers, des pathologies fabriquées par l’homme, alors qu’on a les moyens d’étudier, de façon non invasive, les vraies pathologies humaines.


Quelle assurance a-t-on que l’on n’utilise plus pour la recherche des animaux perdus ou volés ?
La réglementation impose aux laboratoires de se fournir auprès des centres d’élevage ou de fournisseurs agréés par le ministre de l’Agriculture et contrôlés par l’Inspection générale des services vétérinaires.

Tous les animaux doivent être identifiés à l’aide d’un marquage individuel et permanent. Dès leur arrivée au laboratoire, les animaux sont notés dans le registre « ad hoc » où l’origine et tous les mouvements sont inscrits en permanence. Ces registres peuvent être vérifiés à tout moment par l’Inspection générale des services vétérinaires. Sous peine de sanctions graves, les laboratoires sont tenus au respect de ces dispositions réglementaires et donc à la non-utilisation d’animaux acquis frauduleusement.

Source: « Expérimentation animale », AGIM.

Réponse de Pro Anima :

La question n’était pas « quelle est la réglementation » mais « quelle assurance a-t-on ». Qu’une réglementation existe n’est pas une assurance qu’elle soit respectée. Craindre, comme Geneviève Perrin-Gaillard, du groupe d’étude de l’Assemblée nationale consacré à l’animal, que « les facultés de médecine qui pourraient ne pas être à l’abri des trafics de chiens » signifie, implicitement, reconnaître la possibilité que ces trafics existent.
Il faudrait connaître le nombre d’établissements à contrôler et le nombre d’inspecteurs pour estimer si un contrôle efficace est possible.


Les animaux souffrent-ils ?
Dans 58% des expérimentations conduites dans le monde, les animaux impliqués ne sont confrontés à aucune douleur ou subissent un désagrément qui n’est pas différent de celui que nous ressentons lors d’une piqûre ou d’une prise de sang.

Dans 35% des expérimentations, les animaux reçoivent des analgésiques et/ou anesthésiques afin de leur éviter toute douleur inutile qui perturberait, en outre, les conditions des essais.

Dans les 7% restants, les animaux peuvent souffrir parce que l’objet de l’étude est la douleur ou parce que l’usage d’anesthésiques risquerait de perturber les résultats.

Source : « Expérimentation animale », AGIM.

Réponse de Pro Anima :

D’après le Quid 2002, 800 millions d’animaux seraient utilisés par an dans le monde. 7%, cela représenterait 56 millions d’animaux qui souffrent au cours d’expériences. Tout un chacun a pu voir des photos de singes ou de chats avec des électrodes dans la tête ou dans des appareils de contention, des chiens avec des cathéters sortant du ventre, des souris avec des tumeurs dont l’importance double presque le volume de leur corps, etc., et peut se faire une idée de ce que le terme « douleur » recouvre quand il est prononcé par des chercheurs utilisant les animaux.

Quant aux 58% qui ne subissent pas plus de désagrément que celui d’une piqûre, les humains qui redoutent les piqûres peuvent juger du désagrément. D’autant plus gênant pour les animaux que ce désagrément supplémentaire leur a déjà valu celui de passer leur vie dans une cage, même pas à l’air libre comme dans un refuge, mais à l’intérieur d’un local éclairé et ventilé artificiellement, et d’être nourris toujours selon le même menu, sans compter d’autres possibles désagréments inhérents à la captivité et à la condition de cobaye.

Enfin, les 35% qui reçoivent des analgésiques incluent sans doute ceux qui sont opérés comme préalable à la vraie expérience. Certes, l’intervention se passe peut-être sans douleur mais tout opéré connaît les désagréments du réveil.


Qu’arrive-t-il aux animaux à la fin des essais ?
Dans la plupart des cas, les animaux sont euthanasiés en fin d’étude selon les méthodes recommandées par les instances nationales et européennes, en général après l’anesthésie.

Source : « Expérimentation animale », AGIM.

Réponse de Pro Anima :

Aux Etats-Unis, pourtant, les chimpanzés et autres primates utilisés en virologie posent un problème. Ces singes ne peuvent être remis en liberté, car ils représentent un réel danger infectieux pour les humains, et l’on ne se résout pas non plus à les euthanasier.

Si l’animal n’a pas souffert (souffrance appréciée par l’expérimentateur et abstraction faite de la captivité), il pourra être réutilisé.

« Quant aux primates, on peut obtenir, de manière exceptionnelle, une dérogation afin de les offrir, à titre gracieux, à des zoos ». L’hôtel des singes de l’université de Strasbourg « accueille en outre quelques macaques retraités, qui y finissent leurs jours, atteints de cataracte [c’est-à-dire probablement rendus aveugles], après avoir été utilisés pour des recherches en ophtalmologie » (Le Quotidien du médecin, 2 octobre 2003).


Quelles formations reçoivent les expérimentateurs ?
Les programmes de formation sont de trois niveaux selon qu’il s’agit :

    – de personnes assurant la responsabilité scientifique directe de l’expérimentation ;

    – de personnes appelées à participer directement aux expériences ;

    – de personnes en charge de l’hébergement, de l’entretien et des soins des animaux.

Source : « Expérimentation animale », AGIM.

Réponse de Pro Anima :

En attendant d’avoir leur diplôme, les étudiants de biologie et médecine peuvent se voir demander de faire une expérience sur un pigeon, une souris, un lapin, etc, sans avoir jamais reçu la moindre formation. Même en présence du surveillant, des mains inexpertes peuvent causer de la douleur chez leur cobaye.


Qu’est-ce qui nous donne le droit de pratiquer l’expérimentation animale ?
L’Homme a le devoir de soigner au mieux les malades, et de sauver les Hommes et les animaux en péril. Pour cela, il faut améliorer ses connaissances dans les domaines de la biologie et de la médecine humaine et vétérinaire. Dans ce but, il a recours à l’expérimentation animale lorsqu’il ne dispose pas d’autres méthodes d’investigation. Toutefois, toute personne pratiquant l’expérimentation biologique doit prendre conscience que l’animal est un être doué de sensibilité et de mémoire, capable de souffrir sans pouvoir échapper à la douleur. La morale humaine enjoint donc de le respecter et de ne pas le faire souffrir inutilement.

Source : « Expérimentation animale », AGIM.

Réponse de Pro Anima :

En matière de « droit » et de « morale », une réponse ne peut être scientifique. Elle n’apporte que la position de la personne qui la prononce. La contribution de Pro Anima à ce débat est de démontrer que l’expérimentation animale est non seulement inutile pour les humains, mais encore, dangereuse, puisque chaque jour, des humains meurent des substances et techniques mises au point sur les animaux. Nous suggérons aux chercheurs qui utilisent les animaux de s’informer sur les conséquences désastreuses de leurs découvertes, de s’informer sur les techniques modernes de biologie cellulaire, moléculaire et d’exploration médicale, avant de se poser à nouveau cette question.

La morale humaine enjoint non seulement de respecter l’animal et de ne pas le faire souffrir inutilement, mais aussi, de respecter l’Homme et de ne pas le faire souffrir inutilement. Au vu de la souffrance et des morts humaines provoquées par des substances mises au point sur des animaux, au vu de la non assistance aux victimes du cancer ou du SIDA maintenues dans l’attente d’un hypothétique remède issu de la recherche animale alors que de possibles thérapies existent déjà, on peut se demander si ceux qui revendiquent le droit de perpétuer l’expérimentation animale respectent les humains.


Pour d’autres précisions, contacter le Comité Scientifique Pro Anima
16, rue Vézelay – 75008 Paris – France
Tél. : 01 45 63 10 89
www.proanima.asso.fr

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