VANDOEUVRE les NANCY – JMAL – Dimanche 22 avril 2018

 VANDOEUVRE les NANCY - JMAL - Dimanche 22 avril 2018La Journée Mondiale des Animaux dans les Laboratoires (JMAL) est une campagne internationale abolitionniste de tout test et de toute expérience sur tous les animaux pour des raisons éthiques et scientifiques.

A cette occasion, l’équipe bénévole International Campaigns Nancy organisait une action de sensibilisation/information sur le sort des animaux dans les laboratoires, l’existence des méthodes substitutives et les moyens de faire avancer cette cause à Vandoeuvre-les-Nancy dimanche 22 avril 2018 de 10h00 à 12h30.

Pourquoi Vandoeuvre ?

Le pôle santé de Brabois abrite des laboratoires d’expérimentation animale. Souvenez-vous : nous avions lancé cette pétition.

Depuis, des démarches ont été entamées, certaines choses ont bougé. Voire cet article mémo.

Nous avons donc installé notre stand infos sur le marché municipal de la ville, lieu très fréquenté et incontournable des vandopériens, qui, pour beaucoup d’entre eux, n’ont pas accès à des outils d’information comme Internet. Raison de plus pour établir une connexion à proximité de la population. C’est donc vêtus de combinaisons de chimie et parés de masques d’animaux utilisés dans les laboratoires que nous avons opéré durant cette matinée pour les représenter et défendre leurs droits fondamentaux. Des animaux en mode tractage arborant un visuel fort pour une meilleure clarté du message : « Stop aux Animaux dans les labos ». Des animaux qui revendiquent une nouvelle recherche sans animaux ayant pour objectif de faire connaître l’existence des méthodes substitutives. Les chalands sont abordés et invités à venir visiter le stand infos pour signer ces 2 pétitions ici et et approfondir le sujet à l’aide de documentations et de dialogues tout en découvrant des produits cosmétiques et ménagers non testés sur les animaux.

Les échanges

Un certain nombre de personnes interpellées connaissaient déjà le collectif pour nous avoir déjà aperçus ou entendu parler, notamment des commerçants qui n’ont pas manqué de gentiment nous taquiner au passage, certains approuvant même notre initiative et voulant signer la pétition. D’autres vendeurs de charcuterie, moins ravis de nous voir sur les lieux… Notre intervention s’est déroulée dans le calme et a été plutôt bien accueillie par les passant.e.s. Notre uniforme attirait l’œil, amenant les gens à nous approcher et nous interroger. Un constat positif : des gens plus compréhensifs et ouverts par rapport à cette même action menée au même endroit l’an dernier.

Les discussions se succèdent et les personnes les plus sensibilisées à la cause viennent spontanément signer la pétition au stand, nous encourageant, nous félicitant même. On a eu le droit à la visite amicale d’un élu de la ville. En effet, plusieurs élu.e.s de Vandoeuvre agissent en faveur de la cause animale ; la ville a d’ailleurs souhaité s’associer à cette demande d’enquête parlementaire , initiée par le comité scientifique Antidote Europe que nous amenions à faire signer. Les rencontres sont variées : des chaland.e.s indifférents, d’autres nous prêtant une oreille rapide et prenant un tract par politesse. Parmi les gens qui font preuve d’une écoute attentive, les réactions divergent : d’accord avec le fait de ne plus utiliser d’animaux dans les laboratoires « mais comment on fait alors? » s’interrogent des personnes suivant un traitement médicamenteux « j’ai besoin de mon traitement ». Humainement opposés à la vivisection , un couple nous avoue qu’il ferait l’impasse devant cette question d’éthique s’il n’existait pas d’autre solution que  des tests sur animaux pour trouver un remède amenant à la guérison leur enfant atteint d’une grave maladie. C’est face à ce genre de questionnement qu’a été évoquée l’existence du programme de recherche toxicologique « Valitox » pour tester des médicaments sans animaux, très efficace, taux de prédiction à 82% contre 60% lors de tests sur les souris. Furent cités aussi les tests médicamenteux sur les déchets opératoires, la simulation numérique avec un modèle informatique composé de cellules cardiaques humaines pour tester les effets des médicaments sur le cœur, par exemple. Ce logiciel pouvant remplacer les tests sur animaux obtient de bons résultats et a même remporté un prix spécial ! Il est déjà utilisé par 4 grands groupes pharmaceutiques convaincus. Ce qui a donné le sourire à nos interlocuteurs qui sont repartis avec de l’espoir.

Les seuls opposant.e.s à notre démarche étaient, sans surprise de notre part, des gens vivant de l’exploitation animale: « Non ! Il nous faut des animaux dans les labos ! Vous dites n’importe quoi ! J’ai travaillé pendant 40 ans dans la recherche, ce n’est pas maintenant que je vais changer ».

« C’est normal de tester sur les animaux » clamait quelqu’un d’autre de loin sans prendre le temps d’ écouter : « Je viens d’une famille d’agriculteurs, nous on les tue pour les manger. C’est normal ! » Un monsieur venant nous aborder au stand et très calmement  passait en revue nos infos sur le tract de façon sceptique. Puis ce fut le tour de nos slogans en nous disant que nous « exagérions », voulant par là sans doute nous faire entendre que nous noircissons le tableau et que la réalité des animaux dans les labos n’était pas si cruelle.» On est bien contents d’avoir des médicaments lorsqu’on est malade » . Ce monsieur avait l’air de connaître les actions du collectif. Au fil de la discussion, nous n’étions pas d’accord sur le taux de prédiction des méthodes substitutives que nous déclarons plus efficaces que les méthodes sur animaux (pourtant reconnus par l’institut national de la santé). Il disait que nous étions « des idéalistes, un peu rêveurs». Ont alors été abordés le problème du sous-financement des méthodes de remplacement et le manque de volonté politique de contribuer activement au développement et la mise en œuvre de celles-ci. Fut évoquée aussi avec lui la non-indépendance des comités d’éthique, il s’y connaissait sur le sujet, ce qui nous a amené à penser que nous avions peut être affaire à un expérimentateur ou quelqu’un travaillant dans un labo pharmaceutique. Il disait ne pas être convaincu par les nouvelles méthodes mais reconnaissait néanmoins que beaucoup de chercheurs expérimentés n’avaient pas envie de changer leurs habitudes. Nous étions au moins d’accord sur ce dernier point et avons rétorqué dans la foulée qu’une grande ville universitaire comme Nancy mériterait d’innover en la matière et il faudrait permettre à la future génération d’étudiant.e.s d’avoir recours à une recherche performante sans utiliser d’animaux. Il nous a quittés en disant que : « l’expérimentation animale avait encore de beaux jours devant elle ».

Nous avions pourtant épargné au public les images chocs lors de cette action. Notre intention n’est pas de « salir » le monde médical mais en tant que défenseurs des animaux nous nous devons de révéler au grand jour ces horreurs qui se passent dans des sous-sols insonorisés… et de lutter contre. Il serait trop facile de détourner le regard.

Conscients que nous ne pouvons pas stopper l’expérimentation animale du jour au lendemain, nous continuerons à militer jusqu’à l’abandon du modèle animal pour la recherche et l’enseignement et son remplacement par des méthodes substitutives.

Plus le grand public sera informé et sensibilisé, plus il y aura d’opposants à ces cruelles pratiques et plus la pression augmentera sur les pouvoirs publics et les décideurs.

Nous sollicitons et rencontrons à présent les médecins du secteur pour les inviter à soutenir cette enquête parlementaire à propos de la validité du modèle animal, ce qui permettrait de faire évoluer les lois et l’éthique pour une recherche sans animaux.

Merci au journal «  L’Est républicain » et à l’hebdomadaire « L’abeille » d’avoir relayé l’événement – voir l’album-photos, ainsi qu’à tous les bénévoles présent.e.s ce jour et la ville de Vandœuvre pour l’accueil.

Nous vous donnons rendez-vous pour notre prochaine action lors de notre campagne estivale, Un Été Sans Cruauté.

Contact : internationalcampaignsnancy[at]gmail.com

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